Les privatisations se sont développées au cours des années 1980 au Royaume-Uni tout d’abord, dans le cadre de la politique menée par Margaret Thatcher, premier ministre de 1979 à 1990. Au cours des années 1980, le gouvernement Britannique a cédé des actifs pour une valeur de 29 milliards de livres et a ainsi diminué de moitié la taille du secteur public. D’autres pays lui ont emboîté le pas : en Europe, en Asie et ensuite en Amérique latine ainsi que dans l’ancien bloc communistes d’Europe de l’Est.
Les raisons qui incitent les gouvernements à privatiser sont multiples. Les privatisations répondent néanmoins à deux grands objectifs, le premier étant de réduire l’étendu du secteur public afin d’améliorer les performances de l’économie et le second de se procurer des capitaux. Au Royaume-Uni, les recettes générées par les privatisations n’ont pas été considérées comme des moyens de financement des dépenses mais, au contraire, été comptabilisées comme des dépenses négatives.
Les privatisations peuvent prendre des formes très différentes. Au Royaume-Uni, de nombreuses entreprises publiques, telles que British Telecom et British Gas, ont été proposées aux investisseurs à un prix fixe par action, moyennant un versement échelonné des sommes dues.
Par ailleurs, des limites ont été déterminées quant à la part des entreprises privatisées devant être cédée aux investisseurs étrangers, aux sociétés privées et aux particuliers. Dans bien des cas, le gouvernement s’est réservée ce qu’on appelle des « actions spécifiques » lui conférant le pouvoir de bloquer le cas échéant des accords majeurs, tels que l’acquisition de l’entreprise par une société étrangère dans le cadre d’une offre publique d’achat, susceptibles d’avoir des répercutions sur ladite entreprise récemment privatisée.
Les privatisations sont dans l’ensemble parvenues à améliorer les performances des entreprises dont les résultats apparaissaient affaiblis par le contrôle de l’Etat. Ainsi, des sociétés telles que British Telecom et British Airways sont aujourd’hui plus performantes et proposent de meilleurs services que lorsqu’elles appartenaient à l’Etat. Certaines privatisations ont, toutefois, suscitées de nombreuses critiques. Au Royaume-Uni, nombreux furent ceux qui estimèrent qu’une plus grande concurrence aurait dû être permise au moment de la privatisation de British Gas.
La privatisation d’autres entreprises de service public, notamment celles qui sont spécialisées dans la distribution de l’eau, a soulevé bien des controverses. Le risque de voir se constituer des monopoles au profit du secteur privé a été également évoqué.
Ahmed Bouachik:les privatisations au Maroc, 1998, p.60
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