lundi 9 juillet 2007

Enjeu Structurel de la Privatisation

La publication de la loi de privatisation et ses décrets d’application au Bulletin Officiel (officialise) la volonté de reforme du secteur public et rend décisive l’attitude des décideurs vis à vis de ce processus qui peut entraîner un effet direct ou indirect sur la situation économique et social
1- L’Etat :
Le passage de l’Etat dit entrepreneur (acteur économique qui produit ou acquiert, gère ou vend des biens et des services) à l’Etat puissance publique
(contraindre, réguler, aider ou contrôler la société civile) ne peut entraîner qu’un affaiblissement modéré du caractère interventionniste étatique.

C’est dire en d’autres termes que le Maroc ne peut se permettre d’adopter un quelconque type de développement harmonieux, équilibré, faisant appel à un dosage méticuleux entre l’initiative privé, la libre entreprise d’une part, et l’inévitable intervention du secteur public relevant de l’Etat et des collectivités décentralisées d’autre part.
2- Le secteur privé :

Au Maroc, la réhabilitation du secteur privé a déjà trouvé sa signification dans les différentes réformes entreprises par les pouvoirs publics en vue de réanimer et impulser son intervention dans l’économie national : désencadrement du crédit, dérégulation des prix, déréglementation de l’office de change, etc.

La privatisation réhabilite certes le secteur privé, mais dans un pays où il s’agit de créer l’actionnariat plus que de le développer, le risque essentiel qui pèse sur la réussite d’une telle opération a trait au dynamisme de celui-ci.

3- Les collectivités locales :

La loi de privatisation parle des économies régionales et non de collectivités, et ceci avant même la constitutionnalisation de la région en tant qu’entité juridique disposant de la personnalité juridique et de moyens financiers. Et depuis 1992 le rôle des collectivités locales occupe une place importante dans le domaine du développement régional.

Mais ce dernier se heurte à deux sérieuses difficultés :

· La concentration excessive des activités économiques sur l’axe Kenitra- Casablanca ;

· Plus du tiers des privatisations sont concernées sur Casablanca, et l’on trouve très peu d’entreprises publiques hors de la région centre.

4-Les entreprises publiques :

Elles sont considérées comme un outil fiable dans une économie peu complexe et peu ouverte sur l’extérieur. Elles doivent, entre autres obligations, faciliter les moyens et procédures pour la transition vers une économie moins simple et moins repliée sur elle même.

Cette affirmation Royale signifie que les entreprises publiques privatisées peuvent contribuer au développement libéral de l’économie, à l’amélioration de la productivité nationale et à l’assainissement des finances publiques.
Cependant, la privatisation risque de compliquer la situation de certaines entreprises publiques plus qu’elle ne l’était avant l’exécution de cette dernière.
Propos du Ministre de l’Intérieur cités par Driss Benali, op. Cit. p. 94.

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