jeudi 19 juillet 2007

Les transformations de l’économie: L’agriculture

La place du secteur agricole se mesure à sa contribution à la formation du produit intérieur brut (17 p. 100), à sa part dans l’emploi national (autour de 35 p. 100) et à sa participation dans les échanges (un quart de la valeur des exportations). Cette dimension comptable est ambiguë, car fonctionnent deux agricultures aux caractères distincts. L’agriculture vivrière, zone de bour (culture sèche) ou de petite hydraulique, caractérisée par la pauvreté des moyens de production et la médiocrité des rendements, fut négligée par l’État bien que regroupant la majorité des surfaces cultivées et des hommes. L’agriculture moderne, dynamique et performante, est l’objet de toutes les attentions de l’État moderne qui favorise la grande hydraulique, les cultures d’exportation, les productions sous contrat... L’agriculture vivrière «néo-traditionnelle» occupe les trois quarts de la surface cultivée des plaines et des collines. La médiocrité des rendements, comparativement aux potentialités des milieux régionaux, s’explique autant par la faiblesse et les irrégularités des précipitations – près de 90 p. 100 des terres sont en agriculture pluviale – qu’en raison de la persistance de méthodes de travail et d’organisation de l’exploitation, de faible niveau technique. La fragilité économique et sociale des exploitations tient aussi à l’inégale répartition de la surface agricole utile. 5 p. 100 des exploitants contrôlent 40 p. 100 des terres Melk, 57 p. 100 des foyers ruraux sont propriétaires d’exploitations de moins de 5 hectares, très morcelées, cinq ou six parcelles en moyenne, tandis que le quart des exploitants ne possèdent pas de terre. Les conditions du maintien de rapports sociaux de faible efficacité économique sont réunies, capitalisme de rente et fréquence de contrats de métayage (bel khobza).

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