jeudi 19 juillet 2007

les Marocains piaffent déjà

Dix mois après la nomination du nouveau gouvernement, emmené par un quarteron de jeunes battants, les Marocains piaffent déjà. «D'accord, les réformes sont un travail de longue haleine, pas un coup de baguette magique, mais les changements sont trop lents», s'impatiente Thami Ghorfi, créateur de plusieurs émissions économiques radiotélévisées et fondateur de l'Ecole supérieure de commerce et des affaires. Bien sûr, l'adoption du nouveau Code du travail, au début de l'été, a fait pousser un immense soupir de soulagement aux chefs d'entreprise. Voilà deux bonnes décennies qu'ils l'attendaient... Désormais, les conditions de recours aux contrats à durée déterminée et à l'intérim sont clairement définies. Quant aux indemnités pour rupture abusive du contrat de travail, hier laissées à l'appréciation des juges, elles seront soumises à un barème et plafonnées.

Signe des temps, les entrepreneurs se sentent un peu moins mal-aimés et un peu mieux traités. Ainsi, le nouveau ministère de la Mise à niveau de l'économie, dirigé par Abderrazak el-Mossadeq, a installé voilà six mois une commission Entreprises qui se réunit tous les lundis. «L'écoute des entrepreneurs s'est améliorée, souligne Dounia Taarji. Ils sont considérés, à présent, plus comme des créateurs de richesse que comme des fraudeurs potentiels.» Un point de vue que partage Eric Cecconello, directeur général de la société de construction métallique Delattre-Levivier Maroc: «Le palais et le gouvernement ont pris conscience que le développement économique était un préalable au progrès social.» Indice révélateur: «Après le 16 mai, la préfecture nous a fait savoir que nous trouverions une oreille attentive auprès d'elle en cas de difficultés avec les syndicats.»

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